"Pourquoi viendrais-je enquiquiner les Wallons ou les Bruxellois ?" : la ministre Lydia Peeters réfute tout agenda communautaire au carrefour Léonard
Selon la ministre Lydia Peeters, la Région bruxelloise a été informée à temps. Selon Elke Van den Brandt, les informations reçues en février étaient trop vagues.
- Publié le 19-04-2024 à 19h58
Certains conseillers techniques de Bruxelles Mobilité avaient en effet reçu des informations de l’AWV (l’agence flamande de travaux publics)”, a reconnu la ministre Elke Van den Brandt (Groen), pointant le caractère parcellaire et vague de ces premières données reçues en février. Ce vendredi, le carrefour Léonard s’est invité à la séance plénière du Parlement bruxellois.
Depuis ce jeudi, la bretelle Auderghem-Waterloo est pour rappel totalement fermée. Mais outre les perturbations actuelles et à venir, ce sont surtout les derniers éléments récemment dévoilés qui ont mis le feu aux poudres parlementaires. Ce jeudi, on apprenait, à la suite de révélations de La Libre, que la Wallonie et Bruxelles avaient, dans une certaine mesure, été averties plusieurs semaines à l’avance des lourdes perturbations futures.
Interpellée par plusieurs députés, la ministre Van den Brandt a évoqué l’imprécision des informations données par les autorités flamandes, notamment au niveau des timings, et estime que la Flandre, étant donné que le chantier se trouve sur son territoire, devait proposer des mesures d’accompagnement suffisantes. Selon l’écologiste, ce n’est que le 29 mars que l’agence flamande aurait officiellement présenté les phases des perturbations en commission des chantiers. La date donnée pour la fermeture de la bretelle était alors le 22 avril. “C’est le 9 avril que Bruxelles Mobilité a été alertée par l’AWV de la date du 16 avril.”
Des explications qui ont fait fulminer dans l’hémicycle bruxellois. “Bruxelles est au courant de plannings assez clairs depuis le 20 février”, a dénoncé le député David Leisterh (MR). “Bruxelles et la Wallonie le savaient depuis un certain temps et rien n’a été fait pour éviter le chaos.” “Il y a un vrai dysfonctionnement d’informations à Bruxelles”, fustige Christophe De Beukelaer (LE).
“Nonchalance” bruxelloise
Au moment où Elke Van den Brandt répondait aux questions des députés, la ministre Lydia Peeters (Open VLD) avait de son côté convoqué la presse… au milieu même du carrefour Léonard pour une “visite” du chantier. La libérale, pointée du doigt depuis des jours côté francophone, maintient sa ligne : les travaux doivent être réalisés, pas question de reporter. Sinon, il faudrait fermer les tunnels du carrefour, entraînant de bien plus lourdes conséquences.
Mais quid de l’information ? L’agence flamande a-t-elle fauté ? L’administration bruxelloise a, selon la libérale, été prévenue à temps. “Mon administration est depuis février en communication et en concertation avec les autres administrations et Bruxelles Mobilité”, nous dit-elle. “En Flandre, notre centre de trafic dispose naturellement des données nécessaires pour assurer la signalisation et les déviations routières. Bruxelles Mobilité doit aussi le faire pour son territoire. Bruxelles a eu le temps depuis février. Au début, ils ont peut-être fait preuve d’une certaine nonchalance à l’égard de ces informations.”
Ces derniers jours, le Sanpétrusien Benoît Cerexhe (LE) – et il n’a pas été le seul côté francophone – a accusé la Flandre de vouloir “étouffer économiquement” Bruxelles. Un agenda communautaire que réfute la libérale. “Ce n’est absolument pas le cas. J’effectue également de nombreux travaux à Anvers. Là aussi, il y a beaucoup de perturbations. Pourquoi viendrais-je enquiquiner les Wallons ou les Bruxellois ? Ces travaux sont nécessaires. Ce n’est pas seulement moi qui dis cela : l’inspection de la sécurité des tunnels le dit également.”